Olivier Le Floc’h,

La Tribune.fr

« Vent de folie sur le Théâtre de la Cité internationale. Valère Novarina ouvre la cage de la langue française et laisse joyeusement s’évader les mots portés par sa verve truculente. (…) Sur scène, ambiance cabaret. Rampe d’ampoules de couleur, groupe de musiciens et, du côté des acteurschanteurs, une énergie haute en couleur qui exulte sur des airs de chansonnettes loufoques du style « non, non, non, l’homme n’est pas bon ».

Saluons justement les huit jeunes comédiens qui incarnent ces personnages improbables, qui s’en donnent à coeur joie, lancés avec témérité dans une entreprise qui effraierait plus d’un acteur. La tirade de l’infini Romancier, pour ne citer qu’elle, est un morceau de bravoure (défi relevé par Matthieu Fayette), succession interminable de « Jean dit » et de « Paul répond » qui ensorcelle, entraîne jusqu’à l’épuisement, fait gonfler le coeur d’un bonheur gourmand. Novarina travaille la langue, il la triture, en fait un matériau malléable qui resplendit une fois travaillé. Pris dans une ronde musicale enivrante, dans l’enchantement joyeux qui explose constamment sur scène pendant 1h40, le spectateur ne comprend pas tout, et pourtant, magie des mots et de l’écriture, tout fait sens. C’est l’ « effet Novarina ». Et ça fait du bien »

05 février 2008