Soudain dans la forêt profonde

Performance dessinée

par Matthieu Fayette

Mise en scène

Marie Ballet

d’après le conte d’Amos Oz

Tout public à partir de 8 ans

 

Avec le soutien de

L’Hyper Festival / Paris

La Ville de Viroflay

Le Lieu, Résidences et créations à Gambais

Le Département du Vaucluse

Soudain dans la forêt profonde

un conte philosophique

 

            Un village au bout du monde, triste et gris, encerclé par des forêts épaisses et sombres. Un village maudit : toutes les bêtes, tous les oiseaux et même les poissons de la rivière l’ont déserté. Depuis, ses habitants se barricadent chez eux dès la nuit tombée, terrorisés par la créature mystérieuse nommée Nehi, et interdisent aux enfants de pénétrer dans la forêt. Mais surtout, ils gardent le silence. Personne ne veut se souvenir des animaux ni évoquer la vie d’avant. Seule Emanuela, l’institutrice du village, tente d’enseigner aux élèves à quoi ressemblaient ces animaux disparus. Deux enfants de sa classe, Matti et Maya, décident alors d’élucider le mystère et s’aventurent dans la forêt en dépit de l’interdit…

 

La parole est au centre de ce texte. Pas seulement parce que, comme dans tout conte, l’oralité est première. Mais parce que, dans cette histoire, c’est la parole qui va sauver le village et ses habitants du silence dans lesquels ils sont enfermés.

Adapter ce texte au théâtre, le dire ici et maintenant dans l’instant de la représentation sonne comme une évidence et une nécessité. Faire entendre les mots d’Amos Oz, la quête des deux enfants, Matti et Maya, qui veulent percer le secret si profondément gardé par les adultes et briser le silence. Parler des animaux, envers et contre tous les interdits, faire exister le monde au-delà des apparences, chercher la vérité au-delà des « on-dit ».

Adapter ce texte en monologue, c’est chercher à incarner cette parole, la porter sans jouer de personnages ni de situations, s’y confronter en chair et en os pour tenter de la restituer au mieux.

 

 

Et puis, il y a les dessins de Matthieu Fayette. Des dessins à l’encre qui suggèrent plus qu’ils ne représentent, qui éveillent l’imaginaire avec juste ce qu’il faut de signes, de touches — et de silence et de vide. Son univers esthétique m’est apparu comme une évidence pour entrer en dialogue avec ce conte. Des forêts, à l’encre jaune, bleue, verte, des arbres qui s’élancent vers le ciel, focus sur la cime des arbres, sur les feuillages, sur les branches, parfois même une silhouette émerge et c’est toute une histoire qui affleure. Un arbre solitaire, quelques uns épars et soudain nous voilà dans une forêt profonde…

Ses dessins seront au spectacle ce que la quête de Matti et Maya est au conte : une façon de questionner sans cesse, de rechercher l’origine des choses et l’essence des êtres, de chercher à tout prix la vérité. Le va-et-vient entre le texte et le dessin mettra le comédien à l’endroit même du questionnement.

Dessiner pour donner à voir autrement sa pensée. Dessiner pour garder en mémoire, acter ou graver sa parole. Dessiner pour prolonger sa pensée, la développer, la pousser dans ses retranchements. Dessiner pour dialoguer, argumenter, se contredire.

Dessiner aussi parce que c’est une activité qui nous met à hauteur d’enfants et qui nous place au plus près de la quête de Maya et Matti.

Dessiner surtout pour révéler ce qui est tu, ce qui est secret, ce qui est caché. Dessiner parce qu’on n’a plus les mots et qu’il faut trouver comment dire autrement.

Tout au long de la performance, les animaux réapparaîtront un à un, envers et contre tous les interdits, et nous serons soudain au cœur de la forêt profonde…

 

Maquette au Jardin du Ranelagh dans le cadre de L’Hyper Festival, Paris (août 2021)

12 mars 2023 aux Plateaux Sauvages, Paris.

13 mai 2023 à Uzès dans le cadre de Chemins de Traverse, programmé par Eurek’Art.

16 mai 2023 à l’Auditorium de Viroflay