Un Petit Poucet aujourd’hui.
Nous sommes aujourd’hui submergés par les écrans –ordinateurs, télévisions, Smartphones- qui diffusent des messages, des informations et des réponses toutes faites. Il nous semble plus que nécessaire de retrouver la trace de nos imaginaires, de redonner à chacun le pouvoir d’inventer, de rêver et de poser des questions.
Notre Petit Poucet va dans le sens de cette nécessité. Il ne s’agit pas de donner une énième version du conte, mais d’offrir aux spectateurs la possibilité de s’interroger à nouveau. Le texte poétique de Sylvie Nève va également dans ce sens. Tout en suivant fidèlement le conte de Charles Perrault, il ouvre les portes de l’imaginaire par une écriture toute en jeux de mots et association d’images.
A chacun ensuite, à la fois en plongeant dans ses souvenirs d’enfant et en laissant faire son imaginaire, de reconstituer son propre conte.
Le Petit Poucet – une histoire de faim, ici et maintenant.
Le Petit Poucet, c’est l’histoire des petits cailloux dans la forêt. C’est l’histoire du plus petit, du plus faible, qui parvient à sauver toute sa famille, c’est l’histoire de l’ogre qui mange les enfants. Enfin, c’est surtout une histoire de faim : les parents abandonnent leurs enfants pour ne pas les voir mourir de faim ; l’ogre, lui, croule sous l’opulence de viande. Manger ou ne pas manger, ruser et fuir pour ne pas être mangé…
Ce qui nous intéresse ici, c’est la rencontre du merveilleux avec l’ici et maintenant du plateau. Dans le conte, on joue à faire comme si. Ça ne se passe pas ici et maintenant, mais dans un ailleurs qui seul permet le déploiement du conte, le « il était une fois ». Sur le plateau, c’est la présence véritable, charnelle et parlée de l’acteur, qui compte. On est à chaque instant au présent.