13 Sep Gil Chauveau, La Revue du spectacle
« Deux anges passent et repassent, énigmatiques, empreints de la nonchalance de l’observateur qui se sait éternel (Christophe Laparra et Paul Nguyen, tous deux excellents). L’un raconte une suite de petits événements de la vie quotidienne du commun des mortels, l’autre exprime son souhait de ne plus faire semblant, de ressentir ce que les humains éprouvent, vivent. Apprivoiser le désir, les sentiments, endosser la matérialité de l’être, de l’existence…
Au fil de cette errance bienveillante, les anges, ombres solitaires, côtoient la solitude au travers de personnages à l’empreinte existentielle incertaine. De bibliothèque en piste de cirque, l’incommunicabilité entre les êtres semble régner. Que ce soit le musicien ou la trapéziste, tous semblent enfermés dans leur tour d’ivoire. Mais si le musicien use d’une forme d’expression qui possède une capacité à rompre la glace, la trapéziste est en recherche d’un devenir, d’une quête qui donnerait un sens à sa vie, comme une envie d’amour.
Camille Voitellier est une Marion à la fois volontaire, présente et par moments évanescente, belle et solitaire trapéziste avec ses petites ailes blanches, accessoires de son numéro en répétition. Ses enchaînements au trapèze, de suspensions en chutes maîtrisées, sont faits de mouvements doux, sensuels, au ralenti, empreints d’une certaine langueur, entre rêve et mélancolie. »
(1er février 2019)